Le ministère de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage (METFPA), avec l’appui de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), a lancé officiellement, le 23 septembre 2025 à Lomé, le processus d’élaboration d’une politique sectorielle encadrant l’usage de l’intelligence artificielle (IA) dans l’enseignement technique et la formation professionnelle (ETFP). La cérémonie s’est tenue à l’Institut national de la formation des professionnels de la pédagogie (INFPP) en présence des partenaires techniques, financiers et représentants ministériels.
Dans son discours, le ministre Isaac TCHIAKPE a affirmé que l’IA constitue « l’un des leviers essentiels pour transformer les systèmes éducatifs en les rendant plus efficaces ». Il a rappelé que son intégration est « plus qu’opportune » pour renforcer la contribution de l’ETFP à une économie inclusive et créatrice d’emplois.
L’IA peut améliorer la qualité des enseignements. De plus, elle permet de personnaliser les apprentissages, d’affiner l’évaluation des acquis et d’optimiser la gestion académique. Cependant, le ministre a mis en garde contre les biais algorithmiques, la désinformation et la vulnérabilité des données. C’est pourquoi un cadre éthique et inclusif est nécessaire.
L’élaboration de cette politique suivra une démarche participative. D’abord, un diagnostic identifiera les forces, les faiblesses et les perspectives de l’usage actuel de l’IA dans l’ETFP. Ensuite, un document stratégique sera produit et validé d’ici fin 2025. Le texte final est attendu début 2026.
Ce cadre donnera des orientations claires pour former les jeunes, filles comme garçons, de manière équitable et adaptée aux besoins du marché.
Par ailleurs, Passassim Atade Nanguit, représentant de la Secrétaire générale de la Francophonie, a rappelé que l’Initiative panafricaine de 2021 vise à accompagner un pays africain sur deux dans la transformation numérique de l’ETFP d’ici 2030. Dans ce cadre, l’Institut de la Francophonie pour l’éducation et la formation (IFEF) soutient déjà le Togo depuis 2024, notamment dans l’élaboration de sa politique de numérisation.
Pour José Edmond Meku Fotso, attaché de programme, « l’IA est un levier puissant pour renforcer la qualité, l’inclusion et la pertinence des formations. Ainsi, le Togo se distingue parmi les pays africains qui prennent l’initiative d’une telle politique sectorielle ».
Le pays dispose déjà de références solides. Parmi elles figurent le programme Novissi pour l’identification des personnes vulnérables, l’agriculture intelligente et la création du Data Lab. Ces initiatives montrent que le Togo possède l’expérience et la volonté nécessaires pour aller plus loin.
Avec cette politique nationale, le Togo franchit une étape majeure. L’IA offrira des solutions concrètes pour améliorer la qualité des enseignements, adapter les parcours de formation aux besoins du marché et renforcer l’inclusion.
Ainsi, en s’engageant dans cette voie, le pays se dote d’un outil stratégique pour préparer sa jeunesse aux métiers de demain et soutenir durablement son développement socio-économique.