Le gouvernement togolais, adopte un décret pour renforcer les passerelles entre les sous-secteurs de l’éducation

Le gouvernement togolais, adopte un décret pour renforcer les passerelles entre les sous-secteurs de l’éducation

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Le gouvernement togolais franchit une étape majeure dans la réforme de son système éducatif avec la publication, au Journal officiel de la République togolaise du 23 octobre 2025, du décret n°2025-026/PC du 14 octobre 2025. Ce texte institue et organise les passerelles entre les différents sous-secteurs de l’éducation, ouvrant la voie à une meilleure articulation entre enseignement général, technique, professionnel et supérieur.

Un cadre intégré pour une éducation fluide et inclusive

Le décret, pris sur rapport conjoint du ministre de l’Éducation nationale, du ministre des Solidarités, du Genre, de la Famille et de la Protection de l’enfance, et du ministre délégué chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, vise à favoriser la mobilité et la continuité des parcours éducatifs.
Désormais, les apprenants pourront passer d’un sous-secteur à un autre selon leurs acquis, qu’ils soient formels, non formels ou issus de l’expérience professionnelle. Cette mesure traduit la volonté du gouvernement d’instaurer un système éducatif plus souple, équitable et centré sur les compétences, en droite ligne avec le Plan sectoriel de l’éducation (PSE).

Des passerelles concrètes à chaque niveau de formation

Le texte définit les conditions d’accès aux différents diplômes – du Certificat initial de fin d’apprentissage (CIFA) au Baccalauréat professionnel (Bac Pro) – et précise les modalités de positionnement, d’équivalence et de validation des acquis de l’expérience (VAE).
Les formations en alternance sont encouragées à travers des conventions entre établissements et entreprises d’accueil, incluant les maîtres artisans. Cette approche vise à renforcer le lien entre formation et emploi et à mieux préparer les jeunes à l’insertion professionnelle.

L’évaluation des apprenants repose sur l’approche par compétences, combinant contrôle continu (60%) et évaluation finale (40%), avec la participation active des professionnels du secteur dans les jurys. Les diplômes et certificats délivrés par les ministères compétents seront sécurisés et traçables grâce à un registre électronique national et un système de codes QR.

Une gouvernance concertée et une assurance qualité renforcée

Pour assurer une mise en œuvre efficace, le décret crée un Comité de pilotage des passerelles (CPP) et un Comité interministériel des passerelles (CIP). Ces instances superviseront la coordination, la validation des équivalences et la cohérence du dispositif.
Un système d’assurance qualité couvrira l’habilitation des établissements, la qualification des formateurs, la conformité des équipements et la supervision des évaluations. Les établissements privés devront obtenir une accréditation spécifique valable quatre ans, publier leurs frais de formation, taux de réussite et politiques de protection des apprenants.

Des mesures incitatives pour les entreprises et les apprenants

Le décret prévoit des incitations pour les entreprises accueillant des apprenants en alternance : appuis en équipements, crédits d’impôt ou reconnaissance sectorielle. Des bourses et allocations ciblées soutiendront les publics vulnérables, tandis que les personnes en situation de handicap bénéficieront d’aménagements adaptés aux évaluations.

Une phase pilote de douze mois permettra de tester le dispositif dans plusieurs familles de métiers prioritaires avant sa généralisation. Les établissements et artisans disposent d’un délai d’un an pour se conformer aux nouvelles normes d’accréditation et de sécurité.

Vers une éducation inclusive et articulée avec l’emploi

Par ce décret, le gouvernement togolais affirme sa volonté de rendre le système éducatif plus cohérent et inclusif, en reliant les enseignements primaires secondaires, techniques et professionnels. Ce cadre légal renforce la valeur des diplômes nationaux, facilite la mobilité des apprenants et promeut une meilleure adéquation entre formation et emploi, pierre angulaire de la vision du Président conseil, Faure Essozimna GNASSINGBE, pour un Togo formateur, productif et solidaire.