MONOGRAPHIE DE L’ÉDUCATION ET DE LA FORMATION AU TOGO : INGENIERIE D’UN SECTEUR SOCIAL DE BASE PORTEUR 

MONOGRAPHIE DE L’ÉDUCATION ET DE LA FORMATION AU TOGO : INGENIERIE D’UN SECTEUR SOCIAL DE BASE PORTEUR 

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« Il s’agit d’un mouvement réel, sans rupture entre les idées et les faits, la pensée et l’acte, qui réalise l’homme intégral, non pas un mouvement linéaire, mais dialectique, oscillatoire, un double mouvement centripète et centrifuge, celui de la raison et du cœur, de la science et du mythe. »

Léopold-Sédar Senghor

INTROÏT

Au cours d’une réflexion qu’il a menée sur l’avenir de l’éducation en Afrique, au lendemain des indépendances, Léopold-Sédar Senghor affirmait : « Éduquer signifie conduire hors de soi, hors de son milieu, transplanter. La vertu de l’éducation est de faire assimiler les richesses étrangères dont on se fait un sang nouveau. »

À partir de cette conception du Père et cofondateur de la Négritude, le sang des acteurs du système éducatif deviendra plus tard innovant.

Par ailleurs, il renchérit dans la logique d’une symbiose entre théorie et pratiques : « un mouvement réel, sans rupture entre les idées et les faits, la pensée et l’acte, qui réalise l’homme intégral, non pas un mouvement linéaire, mais dialectique, oscillatoire, un double mouvement centripète et centrifuge, celui de la raison et du cœur, de la science et du mythe. »

En effet, sous l’onction des dieux de la science et de la technologie, les systèmes éducatifs de la planète vibrent au rythme de la théorie et de la pratique.

I- ESQUISSE DE L’HISTORIQUE D’UN SYSTÈME ÉDUCATIF DYNAMIQUE

On distingue trois grands moments dans l’évolution historique du secteur éducatif togolais et surtout du sous-secteur ETFP : l’époque d’avant la crise sanitaire du coronavirus, le triste règne du mal métaphysique et la période d’après la pandémie.

A- APPROCHES INTERTEXTUELLES DE LA PÉRIODE PRÉ-COVID

Inspirés par la lucidité de faire de l’éducation un levier de développement, les Etats africains s’étaient engagés dans des réformes institutionnelles et pédagogiques. Dans cet ordre d’idées, des dispositifs innovants ont été mis en place dans les différents pays, afin de répondre à leurs besoins en formation.

Le Togo, pour sa part, a inauguré une des toutes premières ingénieries de formation sur le continent intitulée, La réforme de l’enseignement au Togo, conformément à l’ordonnance N° 16 du 06 Mai 1975. Et le profil de formation de l’individu y était clairement défini en ces termes :

« Un citoyen bien formé, épanoui, équilibré, apte, capable de se prendre en charge et d’agir pour transformer son milieu de vie. » C’était l’époque de la création de plusieurs écoles, collèges et lycées, ainsi que de la mise en place des structures de formation des formateurs à l’instar de la DIFOP, de l’ENS, de l’ENIJE et plus tard des ENI et de l’INSE à l’université de Lomé. Nous n’oublions pas l’existence de l’INFPP qui connaitra plus tard une gestion systémique.

En 1984, après relecture de la réforme de 1975, le ministère de l’enseignement technique et de la formation professionnelle a été créé par décret présidentiel N° 84-1065/PR du 13 Septembre 1984, conformément au principe de la division du travail et de la coordination des tâches.

En 1992, les participants aux assises des états généraux de l’éducation, tenues à Lomé, ont émis la ferme volonté d’innover le système éducatif togolais, tel que défini par la réforme de 1975.

En 2000, la Conférence de l’UNESCO, tenue à Dakar, avait redéfini une nouvelle approche inclusive de la notion d’éducation pour tous. Elle avait défini un cadre global pour garantir une éducation de qualité pour tous, en particulier, pour les enfants et adultes défavorisés.

En 2002, dans un discours à l’AG de l’ONU consacrée au rapport annuel de l’UNICEF sur La situation des enfants dans le monde, le chevronné diplomate ghanéen Kofi ANNAN, alors SG des Nations-Unies, déclarait :

« Y a-t-il un devoir plus sacré que celui qui nous voue à défendre les droits des enfants avec autant de vigilance que nous défendons les droits des autres personnes ? A quoi reconnaitra-t-on nos talents de dirigeants si ce n’est à veiller à ce que tous les enfants puissent se prévaloir de ces libertés dans tous les États sans exception ? »

En la même année, le Togo réplique en adoptant la Loi N 2002-016 du 30 Avril 2002, portant orientation de l’enseignement technique et de la formation professionnelle. Cette loi opte pour la formation en alternance, fondée sur l’APC, destinée à professionnaliser le sous-secteur.

Ce sont les dispositions de cette loi qui nous permettent aujourd’hui de procéder au placement systématique des apprenants en stages de formation en entreprise.

En 2004, dans un discours devant l’Assemblée Générale de l’ONU, consacré au droit des enfants du monde à l’éducation, Koffi ANNAN revient encore à la charge :

« Deux des Objectifs du Millénaire pour le Développement, adoptés par tous les États de la planète, en vue de bâtir un monde meilleur au 21e siècle porte sur l’éducation aussi bien des garçons que des filles. Ce n’est qu’en faisant de ces deux objectifs des réalités que notre famille mondiale deviendra plus saine, plus forte, plus équitable et plus prospère. »

Il fait apparaître clairement ici le caractère économique du secteur éducatif. Dans une réflexion intitulée Les filles, l’éducation et le développement, l’intrépide Kofi ANNAN renchérit :

« Éduquer une fille, c’est éduquer toute une famille, toute une communauté, toute une nation. L’éducation des filles est le meilleur outil de développement qui soit. »

En 2010, la première version du Plan sectoriel de l’éducation du Togo a été rendue publique et avait justement pour mission d’équilibrer la pyramide de la population scolaire, en réduisant le fossé démographique entre les garçons et les filles.

En 2014, une version révisée du PSE était en cours d’élaboration, avec une nouvelle option fondamentale que sont les compétences numériques ;

« Améliorer la qualité et l’efficacité des services éducatifs à travers l’introduction des compétences numériques dans les programmes de formation des écoles. »

Par ailleurs, dans un paragraphe introductif du PSE 2010-2014, il est bien écrit :

« Le défi pour le gouvernement est de mettre en place, avec l’appui des partenaires techniques et financiers, un système éducatif proactif qui prenne en compte et anticipe les besoins de l’économie nationale. »

Ici apparaissent clairement les visées économiques du gouvernement togolais pour le secteur de l’éducation et de la formation.

En Mai 2015, un forum mondial de l’Unesco sur l’éducation a été organisé par les grandes institutions du système des Nations-Unies, à Incheon en Corée du sud. Le rapport des assises avait rendu publique une recommandation pertinente :

« Les participants s’assureront que les enseignants et les encadreurs éducatifs soient recrutés sur des bases saines, bien formés, bien outillés et bien motivés à l’exercice de leur mission à travers des projets gouvernementaux efficaces. »

Bien plus, en la même année, notamment, en Septembre 2015, toute la Communauté internationale s’était réunie à New-York et avait adopté les Objectifs de développement durable, destinés à réduire la pauvreté sur la planète. Parmi les 17 ODD définis, l’ODD 4, essentiellement consacré à une éducation pérenne pour les deux sexes et pour tous les âges, stipule :

« Instaurer une éducation inclusive et équitable de qualité et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie pour tous. »

Ici apparaissent désormais, non seulement des indicateurs qualitatifs prenant en compte garçons et filles, mais aussi hommes et femmes, jeunes et adultes.

Les cibles d’un tel ODD 4, consacrées à la promotion de l’ETFP sont la 4.3 relative à un meilleur accès à la formation pour tous et la 4.4 attribuée à la qualité de la formation en phase avec le marché du travail pour tous.

La cible 4.3 qui aspire à une formation équitable pour tous stipule :

« D’ici à 2030, faire en sorte que les hommes et les femmes aient accès, dans des conditions d’égalité, à un enseignement technique et professionnel, y compris universitaire, à un coût abordable. »

La cible 4.4, qui recherche une formation de qualité pour tous, recommande :

« D’ici à 2030, augmenter nettement le nombre de jeunes et d’adultes disposant des compétences, notamment, techniques et professionnelles, nécessaires à l’emploi, à l’obtention d’un travail décent et à l’entrepreneuriat. »

Pour répondre aux exigences de la Communauté internationale avec laquelle il est toujours bien en phase, le Togo s’est engagé dans des réformes efficaces destinées à adapter son système éducatif à la nouvelle donne mondiale.

D’une part, on se propose la construction de nouveaux établissements dans les localités qui n’en avaient pas, l’augmentation des capacités d’accueil de l’existant à travers la construction des salles de classes, d’ateliers et de laboratoires.

Enfin, on établit dans le système éducatif, en général, et dans l’ETFP, en particulier, un tableau de bord, afin de permettre à la direction des statistiques, de la recherche et de la planification de tenir à l’œil l’évolution des effectifs par sexes et par âges de la population scolaire dans les établissements.

D’autre part, l’élaboration de nouveaux curricula et la révision des anciens référentiels en APC, avec intégration des compétences numériques, l’élaboration d’une carte nationale de développement de compétences, la mise en place d’un cadre national de certifications et d’une politique nationale des TICE, la digitalisation du système éducatif en général et de l’ETFP en particulier sont à mettre à l’actif des dirigeants du pays très éclairés sur l’essor planétaire du secteur.

Enfin, il a été instauré au plan quinquennal un rapport de suivi professionnel des diplômés de l’ETFP, traitant de leur efficacité interne dans les établissements et de leur efficacité externe sur le marché de l’emploi, selon la théorie du « job search » instaurée par l’économie du travail.

En 2018, afin de rendre opérationnelles toutes ces dispositions stratégiques, le Plan national de développement PND a été mis en place pour assurer, entre autres, une formation de qualité et générer environ un million d’emplois dans le pays, dont cinq cent mille emplois décents directs à l’actif de l’ETFP.

S’il est vrai que le plan de développement avait suscité un enthousiasme général, il sera momentanément interrompu par le surgissement fulgurant d’un mal métaphysique.

B- TRISTE PÉRIODE COVID 19 ET PERTURBATIONS

Les plans d’action définis, leur mise en œuvre a été engagée par les acteurs, avec l’accompagnement technique des différents partenaires. Tout semblait aller pour le meilleur des cas. Cependant, bien avant d’atteindre le point d’achèvement des axes stratégiques du PND prévu pour 2022, une crise sanitaire d’ampleur mondiale s’est invitée dans la stratégie de développement nationale. Il s’agissait de la COVID 19, qui avait introduit le doute dans les esprits, créant la mort, la morbidité, le chômage et avait mis l’économie en veilleuse dans le monde, y compris au Togo, où il a rebattu toutes les cartes. Elle mettait ainsi un coup d’arrêt aux options stratégiques du pays dans tous les secteurs d’activité, y compris dans l’éducation et la formation.

En effet, les salles de classes étaient fermées sans issue certaine et, à l’instar de tous les pays du monde, des mesures restrictives sévères imposées sur toute l’étendue du territoire national. Il fallait redéfinir un dispositif de régulations nécessaires à une reprise progressive de la croissance économique.

Ainsi, la révision du PSE 2014 devenu PSE 2020-2030, pour prendre en compte l’ODD 4, l’élaboration des curricula de formations de courtes durées pour l’ETFP, l’implémentation des référentiels harmonisés, la digitalisation de l’ETFP destinée à la formation ouverte à distance et à sa résilience contre toutes formes de crises sanitaires.

Entre-temps, une Stratégie nationale de l’enseignement technique et de la formation professionnelle a été élaborée sous le format de l’UNESCO pour rendre opérationnels les axes du sous-secteur ETFP définis dans le nouveau PSE.

S’il est vrai que la nuit laisse apparaître faiblement la reine des nuits, il est aussi bien clair que l’astre d’or impose ses doux rayons du jour.

En réalité, face aux effets néfastes de la pandémie, il fallait prendre des mesures urgentes en régulation de cette crise sanitaire aux impacts multisectoriels.

Dans cet ordre d’idées, le Président de la République dont on connaît l’esprit d’initiatives résilientes, lors de l’interview qu’il avait accordée aux médias, à l’occasion de la célébration du 63e anniversaire de l’accession du Togo à la souveraineté internationale, le 27 avril 2023, en a appelé le peuple togolais à un retour à la confiance, à l’optimisme.

En bon Leader d’équipe, Son Excellence Faure Essozimna GNASSINGBÉ avait déclaré : « Une crise, ce ne sont pas que des malheurs; une crise, ce sont aussi des chances,  des opportunités innovantes »

Ce message de la grandeur humaine, venant d’un Top Manager comme lui, devait  galvaniser les esprits qui s’étaient mis en synergies pour opérer les régulations nécessaires, comme décrites dans la prochaine étape post-Covid.

Le Président de la République Son Excellence Faure Essozimna GNASSINGBE au haut sommet stratégique de la feuille de route gouvernementale

C- PÉRIODE POST COVID 19 ET RÉGULATIONS NÉCESSAIRES

Les impacts de la COVID 19 sur les secteurs sociaux de base étaient tels que plusieurs mesures idoines avaient été prises par les autorités au sommet de l’État, en vue d’un retour rapide à la normale. Comme si toutes ces mesures ne suffisaient pas, le gouvernement togolais a élaboré une Feuille de route 2020-2025, en régulation des objectifs de développement non atteints par le PND. Et l’éducation et la formation sont désormais prises en compte dans la FRG, à travers les Projets prioritaires 9, 10 et 11, respectivement consacrés à l’extension de la couverture de la formation à un plus grand nombre de personnes, à une formation de qualité donnant lieu à une insertion professionnelle décente et à la réorientation de la formation à travers les lycées professionnels et agricoles, ainsi que les IFAD.

La mise en œuvre des dispositions de la réforme de 1975, de la loi d’orientation de 2002, du PSE 2010-2014, de l’ODD 4, du PSE 2020-2030, de la SNETFP et de la FRG ont pour résultats une amélioration réelle de l’accès, une nette optimisation de la qualité et une véritable modernisation de la gouvernance du système éducatif.

Pour le sous-secteur de l’ETFP, l’exécution des Projets prioritaires de la feuille de route requiert avant tout l’animation d’un dispositif informationnel et communicationnel de veille pédagogique et technologique pour la créativité et l’innovation, en matière de formations, de productions et de prestations de services.

C’est ce que la Stratégie nationale de l’ETFP exprime bien en ces termes :

« Promouvoir la visibilité et l’attractivité du système ETFP à travers un dispositif d’information et de communication efficace, efficient et résilient. »

Ainsi, pour le compte de l’année 2023-2024, on compte dans l’ETFP 71109 apprenants dont 27113 filles, soit 38,22% de l’effectif total, répartis dans 286 établissements, 41 pour le public et 245 pour le privé, laïc et confessionnel.

S’agissant de l’année scolaire 2024-2025, les tendances démographiques dans les établissements sont promises à la hausse. En effet, la collecte des données statistiques provisoires auprès des inspections de l’ETFP indique une estimation d’environ 75300 apprenants dans le sous-secteur, dont 28715 filles, soit 38,14%. La  progression des effectifs vient de la diversité des conditions d’accès à l’ETFP offertes par l’Etat.

Par ailleurs, il est à rappeler, pour toutes fins utiles, que la qualité de la formation est définie par son caractère macroéconomique, en lien étroit avec le Système d’information sur le marché du travail. Parmi les composantes d’amélioration de la qualité, le Togo expérimente depuis quelques années déjà la Loi d’orientation de 2002, précédemment annoncée et la mise en œuvre d’une Stratégie Nationale de l’ETFP.

Un autre versant de la réforme réside dans l’application d’une Stratégie nationale de digitalisation de l’ETFP et l’implémentation de nouvelles filières porteuses, conformément aux exigences de la carte nationale de développement de compétences, en cours d’élaboration.  À rappeler, également, qu’un cadre national de certifications est en cours d’élaboration avec l’appui technique de l’UNESCO.

Il convient de souligner l’important rôle que joue le Cadre de concertation des ministres de l’UEMOA en charge de l’emploi et de la formation professionnelle, dans la promotion de l’accès, de la qualité et de la gouvernance de nos systèmes de formation.

Il a pour objectif de mettre en œuvre une économie de la formation et une économie du travail pour lutter contre le chômage des jeunes dans l’Union ; bref une économie du développement durable.

Il a tenu sa 14e conférence des ministres en Septembre 2023 à Lomé au Togo, dont la cérémonie d’ouverture officielle a été présidée par Madame le Premier Ministre Victoire TOMEGAH-DOGBE. Le thème retenu était : « Système d’information sur le marché du travail : quelles stratégies pour une meilleure insertion socioprofessionnelle des jeunes dans l’espace UEMOA ? ».

Madame le Premier Ministre, Victoire TOMEGAH-DOGBE ouvrant les travaux de la 14e conférence des ministres de l’UEMOA à Lomé

La 15e conférence des ministres,  tenue  dernièrement en Septembre 2024 à Abidjan, en Côte d’Ivoire, a connu la participation active du ministre de l’enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’apprentissage, Monsieur Isaac TCHIAKPE.

On allait oublier de dire mieux, en rendant à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. Car un système éducatif ne tient que par la pertinence de sa méthode de formation et par l’efficacité de ses mécanismes de gouvernance.

Une des meilleures réformes introduites par l’Etat est la formation en alternance, fondée sur l’approche par compétences, avec un temps passé par l’apprenant à l’école et un temps en entreprise, faisant de nos établissements, à la fois des cadres réels d’acquisition et de développement de compétences, des centres de formation, des entités de production de biens et des pôles de prestations de services.

Toutes ces richesses ne sauraient demeurer cachées au public. Et pour apporter ces précieuses informations aux laborieuses populations togolaises qui ont toujours fait confiance à leur système éducatif, un plan annuel de promotion de la visibilité et de l’attractivité de l’ETFP a été établi et mis en œuvre.

L’une des composantes de ce plan est la Semaine de l’ETFP, dont la 4e édition avait été officiellement lancée le 21 Février 2025 à Kara par le Ministre de l’enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’apprentissage, Monsieur Isaac TCHIAKPE.

Le Ministre Isaac TCHIAKPE lançant officiellement la semaine de l’ETFP à Kara

Le thème de cette année, en rappel, est : « La formation en alternance, un modèle gagnant pour les entreprises et l’employabilité des jeunes. »

Dans chaque localité du pays, l’événement a été chanté à l’unisson ; l’ETFP a bien réussi son opération de charmes, ses attrayantes journées portes ouvertes, dans ses idées nobles et ses valeurs technologiques, dans ses pensées et ses actes professionnels, dans un mouvement dialectique, oscillatoire entre acteurs et partenaires, et surtout dans ce double mouvement centripète et centrifuge, celui de la raison et du cœur, celui de la science et du mythe, selon l’expression consacrée de Léopold-Sédar Senghor.

Au regard de ce qui précède, l’ETFP s’inscrit dans un pertinent argumentaire de développement durable requis par l’État togolais et nous fournit les raisons nécessaires de dresser ici un tableau récapitulatif des offres de formations de cet important sous-secteur.

Somme toute, l’ETFP répond à une ambition, celle destinée à animer la plateforme du système aux populations sur le rôle qui est le sien en tant qu’indicateur de développement humain, en tant que levier de la croissance économique et du développement durable.

Une telle ambition ne saurait être réalisée qu’à partir de la pertinence des offres de formations.

ll- PRÉSENTATION DES OFFRES DE FORMATION DE L’ETFP

« La formation par alternance est l’option principale de la formation professionnelle au Togo » et « qu’en ce sens, elle requiert une pratique pédagogique associant des situations de travail en entreprise…»

Telle est l’option exprimée par l’Etat à travers la Loi N° 2002-016 du 30 avril 2002, portant orientation de l’ETFP.

À travers cette loi d’orientation, les acteurs du système ETFP sont unanimes sur la nécessité de dérouler des formations de qualité susceptibles de bien répondre efficacement aux compétences requises par le marché du travail. Les partenaires internes et externes sont en accord avec l’ETFP et s’affirment à  ses côtés à travers leurs diverses actions d’accompagnement pédagogique, matériel et financier.

Ils contribuent à l’animation, en parfaite symbiose, d’une plateforme de mutualisation de compétences technique et professionnelle, laquelle est scellée par une charte de partenariat public – privé.

En effet, il n’y a aucun secteur d’activité dans le monde contemporain qui ne relève pas du domaine de compétences de l’ETFP, ainsi que l’indiquent les filières tertiaires ou industrielles.

LETP Lomé : un cadre idéal d’acquisition de compétences tertiaires et industrielles.

  1. FILIÈRES TERTIAIRES

1- Série G1

Elle est enseignée sous le vocable de techniques administratives dans nos établissements. Elle met les compétences formées au service actif des entités spécialisés dans la promotion d’une veille informationnelle et communicationnelle de notre environnement moderne de travail.

2- Série G2

Elle est désignée en compétences par techniques quantitatives de gestion, lesquelles sont acquises dans les filières économiques de nos centres. Elles répondent aux besoins en compétences aussi bien des cabinets d’expertises comptables que des banques et institutions financières de la place.Elle est désignée en compétences par techniques quantitatives de gestion, lesquelles sont acquises dans les filières économiques de nos centres. Elles répondent aux besoins en compétences aussi bien des cabinets d’expertises comptables que des banques et institutions financières de la place.

CRETFP Dapaong : un beau centre de formation ouvert sur le territoire national et l’hinterland.

3- Série G3

Elle est celle des techniques commerciales et de gestion marketing, développées dans nos centres opérationnels. Elle étanche la soif des professionnels des compagnies d’assurances et des grandes sociétés commerciales de notre espace économique.

S’il est vrai que les filières tertiaires forment à une gestion saine des entreprises, il est aussi vérifier que ce sont les filières industrielles qui apportent la croissance.

LETP Atakpamé : un cadre niché sur les hauteurs des sept collines pour la formation emploi.

B. FILIÈRES INDUSTRIELLES

1- Série E

Elle développe des compétences avérées en mathématiques et technologies appliquées. Elle forme des profils très recherchés sur l’échiquier de la recherche. Les apprenants de l’ETFP y sont formés pour répondre aux besoins des grandes entités scientifiques et industrielles, aussi bien dans les travaux de conception que dans les tâches d’exécution.

2- Série F1

Elle est celle de la mécanique générale, mécanique d’entretien, d’où nos apprenants sortent nantis de compétences en ajustage, affûtage, tournage, fabrication de pièces mécaniques. Elle est une occasion pour les grandes usines de la place de veiller à la réparation, à la maintenance et à l’innovation de leurs installations et équipements.

LETP Aného-Glidji : un pôle d’excellence et de référence sous régionale aux référentiels industriels.

3- Série F2

Elle forme dans le moule de l’Électronique, le domaine du courant faible, où sont coulés nos apprenants. Elle constitue une véritable pépinière de hauts talents à la disposition théorique et pratique des entreprises de téléphonie filaire et mobile, de feux tricolores modernes, d’appareils électroménagers et biomédicaux. Ils sont également dans les travaux de conception et d’exécution de programmes automatisés sur les automobiles, les aéronefs et les navires etc.

4- Série F3

Elle est désignée par l’Electrotechnique. Objet d’acte pédagogique largement choisi dans nos établissements, elle forme un profil d’apprenants et de professionnels aptes à la réparation, à la maintenance des générateurs, au câblage, à l’installation domestique et industrielle. Elle est une précieuse opportunité pour les sociétés de production, de transport et de distribution d’énergies, y comprises les énergies renouvelables.

5- Série F4

Le Génie civil, une des séries porteuses, reste d’actualité et forme nos apprenants en architecture, bâtiments, ponts et chaussées etc. Elle est souvent un vaste champ de compétences qui souscrit au gros œuvre dans les projets et procède à une sous-traitance avec plusieurs autres spécialités qui interagissent avec elle. Les apprenants formés en F4 sont très sollicités par les entreprises de BTP.

LETP Sokodé : des acquis pédagogiques séculaires au service des compétences requises.

6- Série H

Elle est le domaine prisé de l’informatique et forme aux champs de compétences liés, entre autres, à la maintenance informatique, au génie logiciel, au réseau et aux autres dérivés de la spécialité. Elle englobe des compétences dominantes très recherchées sous tous les cieux. A l’instar de toutes les spécialités, elle existe aussi bien dans le cycle de l’enseignement technique que dans le cycle de la  formation professionnelle. Le génie informatique est enseigné aujourd’hui dans nos établissements pour fournir des compétences numériques et digitales requises dans toutes les entreprises sans exception. Il est le domaine de l’intelligence artificielle indispensable à tous les secteurs d’activité.

CFPT Don Bosco de Kara : un centre privé confessionnel destiné à la satisfaction des besoins en formation et en main d’œuvre.

7- Série Ti/1

Elle désigne la Tuyauterie industrielle dans le cycle de l’enseignement technique tandis que son équivalence dans la formation professionnelle prend le nom de chaudronnerie. Elle développe de grandes compétences industrielles enseignées à nos apprenants. Elle est au service des entreprises de fabrication de différentes catégories de tôle, de charpentes métalliques, de pylônes, de carrosserie et autres. Il est important de souligner que les meilleurs spécialistes en chaudronnerie sur le continent africain sont ceux formés au Togo.

CRETFP Kpalimé : un centre au cadre spatiotemporel agréable à l’acquisition de compétences.

8- Équivalences en formation professionnelle

Il est à rappeler que, dans la formation professionnelle, plusieurs filières existent : la cuisine et la pâtisserie reconnues sous le vocable d’art culinaire, la mécanique auto, l’électricité auto, le froid et la climatisation, la maçonnerie, le carrelage, la menuiserie, le staff, l’hôtellerie, le tourisme, l’agropastoral, le transit, la peinture, la coupe couture, la coiffure esthétique, la sculpture, le batik, la tapisserie et bientôt l’ingénierie médicale.

À toute cette liste s’ajoute celle de toutes les branches et tous les corps de métiers réunis au sein des chambres de métiers.

On retrouve enfin les formations de courtes durées dans les différents métiers réunis dans la plateforme de mutualisation de compétences des pays de l’UEMOA.

Au regard des atouts relevés, qui font de l’ETFP un indicateur de développement humain, selon les Nations-Unies, puis le levier de la croissance économique et de l’émergence, selon l’État togolais, le présent coup de projecteur justifie toute son importance dans la mesure où il fait le point de la mise en œuvre des Projets prioritaires 9, 10 et 11 de la Feuille de route, relatifs à un meilleur accès, à une meilleure qualité et à une meilleure gouvernance.

Toutefois, s’il y a des actions menées, il y a avant tout des acteurs. En conséquence, la carte d’identité des différents acteurs et partenaires, opérant en interaction sur les objectifs de l’ETFP est la suivante.

CRETFP Kara : un cadre régional de développement de compétences techniques et professionnelles dans les filières tertiaires et industrielles

III- PRÉSENTATION DU CADRE INSTITUTIONNEL   

« Toute activité humaine bien organisée doit répondre à deux exigences fondamentales et contradictoires : la division du travail entre les différentes tâches à accomplir et la coordination des tâches pour l’accomplissement du travail.»

Henry Mintzberg

Telle est la contribution du plus grand théoricien en organisation de travail, extraite de son chef-d’œuvre intitulé Structures et dynamique des organisations, où il distingue différents niveaux fonctionnel d’une entreprise.

Le cadre institutionnel de la grosse entreprise qu’est le ministère est l’ensemble des entités régies par un fonctionnement interactif, interrelationnel, vertical ou horizontal, nécessaire à une atteinte efficace d’objectifs.

De par la ligne hiérarchique du ministère, on distingue le Sommet stratégique, la Technostructure et les Centres opérationnels.

A- SOMMET STRATÉGIQUE DU MINISTÈRE

Le sommet stratégique du ministère, comme l’indique bien l’expression, est composé du ministre et de ses collaborateurs directs. Il s’agit du Directeur de cabinet, du Secrétaire général, de l’Attaché de cabinet, des Conseillers du ministre, des responsables des services rattachés, du Secrétaire exécutif de la CPO etc. Il a pour mission de mettre en œuvre la politique de l’ETFP définie par le gouvernement.

 B-TECHNOSTRUCTURE DU MINISTÈRE

CFMI : une formation aux métiers de l’industrie désormais adaptée au marché du travail.

La technostructure de l’ETFP est constituée par l’ensemble de directions centrales, de services rattachés et d’inspections, liés au sommet stratégique par une ligne hiérarchique verticale normative, d’une part, et, d’autres parts, entre eux-mêmes par une ligne relationnelle horizontale facultative. Il s’agit de la direction des statistiques, de la recherche et de la planification DSRP, de la direction de la pédagogie et des programmes DPP, de la direction des ressources humaines DRH, de la direction de l’enseignement secondaire technique DEST, de la direction de la formation professionnelle et de l’apprentissage DFPA, de la direction des examens, concours et certifications DECC, de la direction des affaires financières DAF, du secrétariat permanent du conseil supérieur de l’enseignement technique et de la formation professionnelle SP-CSETFP, du fonds national d’apprentissage, de formation et de perfectionnement professionnels FNAFPP, de l’institut national de formation et de perfectionnement professionnels INFPP, du centre de formation aux métiers de l’industrie CFMI, de l’inspection de l’enseignement technique et de la formation professionnelle IETFP etc.

INFPP Lomé : une double mission de formation initiale et continue au service des compétences de l’heure

Sur la ligne hiérarchique se trouvent à la base les centres opérationnels qui font la visibilité et l’attractivité du système.

C- CENTRES OPÉRATIONNELS OU ÉTABLISSEMENTS DU SYSTÈME ETFP

Les Centres opérationnels sont les établissements et centres de formation de l’ETFP. Ils constituent les véritables cadres d’acquisition et de développement de compétences, dont les offres de formations ont été décrites dans les paragraphes précédents.

Zone de Texte: CEAA Kpalimé : la formation artistique et artisanale au cœur des référentiels de compétences.De par leurs dénominations, on distingue, d’une part, les services rattachés au ministère servant de centres de formations, que sont l’INFPP et le CFMI, et d’autre part, les lycées d’enseignement technique et professionnel LETP, les Centres régionaux d’enseignement technique et de formation professionnelle CRETFP, les Centres de formation technique et professionnel CFTP, les Collèges d’enseignement technique CET et le Collège d’enseignement artistique et artisanal CEAA.

IV- PRÉSENTATION DES ENTREPRISES PARTENAIRES DE L’ETFP

Au rang des entreprises partenaires, il est à saluer ici l’accompagnement de la Société nouvelle des phosphates du Togo SNPT, de l’Agence nationale pour l’emploi ANPE, de la Société des postes du Togo SPT, de Contour global, de la Compagnie énergie électrique du Togo CEET, de la Brasserie BB, de l’OTAM, de HITECH, de la Chambre de commerce et d’industrie du Togo CCIT, de l’Association des grandes entreprises du Togo AGET, du Conseil national du patronat du Togo CNPT, des banques, des compagnies d’assurances, de l’Union des Chambres régionales de métiers UCRM, de l’Association des parents d’élèves APE etc.

Toutes ces entreprises appuient, de diverses manières, les établissements dans la gouvernance systémique de l’ETFP et reçoivent les apprenants en stages de formation.

À l’heure de la formation en alternance, il faudrait bien leur renouveler ici toute la gratitude du sous-secteur set solliciter une fois encore leur appui dans un cadre formalisé.

V- SENTIMENTS D’UN OPTIMISME SOUS L’IMPULSION D’UN LEADER

Bien des esprits de convenance émanant de l’histoire des faits socioéconomiques nous apprennent que les peuples unis autour des dirigeants éclairés sont promis à de brillantes réalisations.

À l’ETFP, ce principe fort de gouvernance devient désormais le leitmotiv de toutes les réformes innovantes menées dans le système, avec succès, sous la conduite du Président de la République.

Ainsi, à l’heure où les diplômés de l’ETFP, bien formés, épanouis, équilibrés et compétitifs sur le marché du travail sont sollicités par les entreprises de la place pour des contrats de travail, le sous-secteur ETFP exprime ici toute sa reconnaissance au gouvernement, aux différents acteurs, aux partenaires internes et externes, pour leurs précieux accompagnements dans la mise en œuvre des réformes pour répondre aux nouvelles exigences du monde professionnel.

L’ETFP exprime toute la gratitude qui est la sienne au Président de la République, Son Excellence Faure Essozimna GNASSINGBÉ, pour ses compétences managériales de haut niveau au service du sous-secteur, désormais indicateur de développement humain et levier de développement socioéconomique du Togo.

Par ailleurs, il félicite davantage le Président de la République pour la qualité de la diplomatie active et proactive qu’il mène avec dextérité sur le continent africain, dans la noble vision du panafricanisme agissant stratégique et économique.

Il encourage ensuite le Président de la République à persévérer dans sa brillante politique de développement inclusif durable, fondée sur le sous-secteur ETFP, en vue de permettre au Togo de défendre un excellent bilan à l’évaluation de l’ODD 4 en 2030, par la Communauté internationale.

Enfin, l’ETFP renouvelle son capital d’indéfectible soutien au Président de la République, son Excellence Faure Essozimna GNASSINGBÉ, au sujet  des pertinentes réformes constitutionnelles et institutionnelles visant l’entrée du Togo dans la Ve République, assortie de l’implémentation d’un régime parlementaire, le meilleur qui soit, selon les approches intertextuelles de l’Anglais John Locke, dans son Essai sur le gouvernement civil et du Français Montesquieu, à travers son Esprit des lois.

CLÔTURE

Au regard de tout ce qui précède, on peut retenir que l’ETFP est une plateforme spatiotemporelle dynamique où s’exprime l’illustration la plus parfaite du génie scientifique et technologique dans les domaines de compétences précédemment énumérés. Ceux-ci sont scellés par une gouvernance systémique nécessaire à l’efficacité des options innovantes pour l’émergence et le développement. Et pour ce faire, l’action et l’espoir sont nécessaires sous le leadership des dirigeants.

Dieudsonné K. AMELA