VEILLE PSYCHOSOCIOLOGIQUE SUR LE GENRE AU LETP ANEHO-GLIDJI

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LE PROVISEUR EN SÉANCE DE SENSIBILISATION ET D’ECOUTE DES FILLES DE L’ÉTABLISSEMENT

« Dans les familles, il arrive toujours un moment où un enfant exige plus d’attention que les autres. Lorsqu’on s’occupe de cet enfant, cela ne veut pas dire que l’on aime moins les autres. Mais que, à cet instant précis, les besoins de cet enfant sont plus pressants, plus urgents. Chaque parent connait cette vérité ; chaque enfant en a également conscience plus ou moins intuitivement.››

Kofi ANNAN, La situation des enfants dans le monde, 2004

Le Proviseur du Lycée d’enseignement technique et professionnel d’Aneho-Glidji a rencontré les filles de l’établissement, le vendredi 14 Mars 2025, à la salle EL 2.

Le Proviseur Dieudonné AMELA s’adressant aux filles

La rencontre qui a regroupé exclusivement les jeunes apprenantes de l’établissement s’inscrivait dans le cadre des activités de la journée internationale des droits des femmes et des filles, célébrée le 08 Mars de chaque année.

Il était 15 heures, quand les causeries ont été engagées entre Monsieur Mawuena Komla AMELA et l’auditoire féminin de la population scolaire du centre opérationnel. 

L’auditoire attentif à l’exposé

Thème choisi : Les filles, l’éducation et le développement.

Tel est le triptyque inspiré de l’introduction consacrée par l’ancien Secrétaire général des Nations-Unies au rapport annuel de l’UNICEF intitulé La situation des enfants dans le monde, édition 2004.

La séance de travail a connu trois grandes lignes.

  1. Statistiques des filles du lycée et perspectives ;
  2. Les filles du LETP-AG et l’excellence académique ;
  3. Les filles du lycée et les dispositions légales liées à leur protection
  4. Divers

Avant d’aborder le premier point à l’ordre du jour, le Proviseur a souhaité la bienvenue aux jeunes filles, à qui il a transmis les salutations et les encouragements les plus sincères de toute la ligne hiérarchique du ministère.

Il les a rassurées du soutien indéfectible du Ministre de l’enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’apprentissage qui apprécie la mise en œuvre des critères d’intégration, d’inclusion, d’insertion et surtout de rétention de la jeune fille dans un lycée essentiellement industriel.

Abordant le premier point à l’ordre du jour, le Proviseur a indiqué devant son auditoire qu’il se situait dans le projet 9 de la feuille de route gouvernementale lié à l’amélioration de l’accès de la jeune fille aux filières industrielles de l’ETFP. Tout compte fait, sur une population scolaire de 408 apprenants, le LETP ANEHO-GLIDJI compte 60 filles, soit 8,53% contre 348 garçons, soit 91,47%.

Le Proviseur les a invitées à adopter une attitude éthique décente qui encouragerait les parents à inscrire davantage de filles dans l’établissement. L’objectif du lycée, a-t-il déclaré, est d’en arriver à la parité entre les deux sexes, déjà en 2030 : 50% de garçons et 50% de filles.

Aperçu de la salle

Le deuxième point abordé a été celui de l’excellence académique des jeunes filles évoluant dans les filières industrielles. Sur cet aspect, le Proviseur leur a fait comprendre qu’il était relatif à l’optimisation de la qualité de formation de la jeune fille dans l’ETFP industriel.

Bien plus, il a félicité les trois jeunes filles déclarées lauréates l’année écoulée par le Conseil Supérieur de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle. Il a, par conséquent, encouragé leurs camarades sœurs à redoubler d’efforts afin de mériter la même confiance du ministère.

Au troisième point à l’ordre du jour, le Proviseur a touché du doigt des sujets sensibles au nombre desquels figuraient le harcèlement sexuel de la jeune fille ou les violences à caractère sexuel exercées sur elle en milieu scolaire.

Ce sujet brûlant, venu à point nommé, et illustré par les récents cas de violences à caractère sexuel exercés sur de jeunes filles élèves, ayant occasionné des grossesses dont les auteurs ont été sanctionnés, a été l’objet d’une attention toute particulière de la part de cet auditoire féminin.

C’est ici que la parole a été donnée à l’auditoire pour que les langues se délient.  Après plus d’une heure d’échange, les filles n’ont pu relever de cas de violences sexuelles impliquant les enseignants ni leurs camarades garçons.

Une fille s’exprimant librement sur le sujet

Toutefois, le Proviseur a rassuré celles qui ne pouvaient pas s’exprimer publiquement sur le sujet de sa disponibilité à les recevoir au bureau pour le faire sans aucune pression.

Dans les divers, il s’est agi, d’une part, de quelques aspects pédagogiques et culturels liés aux difficultés d’assimilation des cours en classe, et d’autre part, des conditions socio-affectives de certaines jeunes filles vivant chez des parents adoptifs.

Enfin, les apprenantes du lycée ont remercié le Proviseur d’avoir pris l’initiative de les rencontrer seules dans ces genres de sujets sensibles inhérents à leur état de sexe faible. Elles ont souhaité le renouvellement de cette noble initiative qui leur permet de s’exprimer librement.

La porte-parole des filles au cours de son mot de remerciement

Dans sa réponse aux jeunes filles du lycée, le Proviseur leur a promis de faire le nécessaire pour que leurs droits à une formation de qualité ne souffrent d’aucun obstacle.

Il les a rassurées des dispositions de la législation scolaire et des actes administratifs prises pour leur garantir ces libertés. Il s’agit de :

  • La Loi N°2022-020 du 02 décembre 2022 portant protection des apprenants contre les violences à caractère sexuel au Togo ;
  • La Loi du 10 mars 1984 portant protection de la jeune fille élève ;
  • La Loi relative au Code togolais de l’enfant ;
  • Le Code de bonne conduite du 22 Février 2022, instauré à l’intention   des personnels des établissements scolaires et centres de formation technique et professionnelle publics.

Il faut rappeler que ce code interdit notamment les relations amoureuses ou sexuelles entre le personnel (enseignant, administratif ou d’encadrement) et les apprenants, toute forme de harcèlement moral et sexuel, les attouchements physiques ou sexuels, ainsi que la divulgation d’informations confidentielles concernant les apprenants.

Photo de famille des participants

La réunion a pris fin aux environs de 16h30 pour permettre aux jeunes filles d’aller préparer leur week-end.

BAKALI M.